Les clowns rencontrent des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer au Home Nursing Saint Joseph à Herseaux, des adultes du service revalidation neurologique de l'hôpital Brugmann à Bruxelles, d'enfants autistes profonds ou polyhandicapés, à l'Ecole secondaire l'Etincelle à Ere et à l'Ecole primaire Le Saulchoir à Kain près de Tournai.
Le clown abandonne toute prétention. Il entre non pas avec un plan, mais avec une ouverture. Il ne cherche pas à faire rire, mais à être en relation. À jouer avec ce qui est là : une émotion, un silence, un regard, une maladresse. Le jeu, ici, n’est pas un divertissement superficiel. C’est un état d’innocence, de curiosité, de liberté intérieure. Une forme d’empathie joyeuse.
Car au cœur de cette pratique se trouve une qualité rare : l’empathie sans intention. Être là avec l’autre, non pour l’aider, le guider, ou le changer, mais pour le rencontrer dans ce qu’il vit. Offrir un espace d’accueil, sans jugement. Un espace où chacun peut se sentir vu, entendu, reconnu — même (et surtout) dans sa vulnérabilité.
Lorsque le clown entre en contact avec une personne en souffrance — un enfant hospitalisé, une personne âgée, une âme en crise — il ne vient pas avec des réponses. Il vient avec un cœur ouvert, une présence douce, une disponibilité à « jouer avec » plutôt qu’à « faire pour ». Ce jeu devient alors un acte profondément humain : un lien, une respiration partagée, une complicité éphémère mais sincère.
Le nez rouge du clown devient alors une porte d’entrée vers cet espace rare : celui de la rencontre authentique, du jeu vrai, de la présence pleine. Là où le cœur peut s’exprimer librement, sans être censuré par l’intellect.
Dans un monde souvent saturé d’analyses, d’objectifs et de performances, la figure du clown nous rappelle une autre façon d’être : jouer, ressentir, accueillir. Ne pas savoir à l’avance. Ne pas avoir à bien faire. Mais oser être ensemble, simplement.
C’est peut-être là que réside la force profonde du clown : dans cette tendresse radicale de l’instant partagé.
Les clowns interviennent en rue à Charleroi auprès de sans-abris en collaboration avec des éducateurs de rue à Charleroi.
Parfois accordéoniste, joggeur, peintre, chasseur de papillon, chanteur-crooner, géomètre ou même geisha, le clown sillonne les rues de villages et s'arrête au gré des personnes qu'il croise pour vivre un instant ensemble.